J'ai beau essayer, encouragé par les passionnés de ce parfum, je ne peux pas. Je n'arrive pas à aimer Seville à l'Aube et je sais pourquoi.
Tout d'abord, le même type d'accord a déjà été travaillé par Mathilde Laurent dans la Cologne du 68 de Guerlain, que trouve plus équilibrée que Séville à l'Aube.
Rochas avait tenté le coup, de manière très juste avec un parfum nommé Lui, sans grand succès malheureusement car il est passé inaperçu, en dépit de réelles qualités.
En outre, Séville à l'Aube ne peut nier une filiation avec Balahé de Léonard et Habanita, sans en avoir la finesse et la douceur animale et cuirée.
Ces quatre parfums utilisent un composant que je n'aime pas quand il est surdosé et c'est le cas dans Seville à l'Aube. Ce composant, c'est l'Aurantiol, sorte de jasmin chimique très puissant, qui apparait trop évident et trop brutal dans ce parfum dès les premières notes. Sur moi, le reste de la compo n'arrive pas à contrebalancer le tsunami provoqué. Alors que dans les trois autres parfums, il ajoute juste quelques facettes florales et sucrées en lissant les autres composants, dans Séville à l'Aube, je ne peux m'empêcher de penser que l'Aurantiol est aussi utilisé pour parfumé le Locabiotal. Du coup, mon cerveau fait systématiquement le lien, et l'exercice de la composition me rappelle même le parfum qui fait sourire : Smiley. Bof !
Et non, je n'aime pas Seville à l'Aube, mais cela ne nuit pas à son succès, alors tout va bien !
Illustrations : L'Artisan Parfumeur et Locabiotal.