lundi 14 juillet 2014

News : une nouvelle intensité chez Chanel.

Si vous n'aviez pas adhéré aux premières versions des deux derniers grands lancements de Chanel, il se pourrait bien que votre curiosité soit de nouveau attisée par deux nouvelles déclinaisons. Coco Noir et Bleu intensifient leur parure pour réconcilier leur forme olfactive avec profondeur, noblesse des matières et élégance, le premier, en extrait de parfum, le second, en eau de parfum. 
C'est un peu mon cas, je suis curieux, et je dois avouer que ces deux évolutions des formules d'origine déploient une artillerie autrement plus convaincante. 

Dans Coco Noir, c'est une note d'encens que je sens, qui donne du liant et du montant, twistée par un patchouli captif, de belles notes poivrées épicées qui font le lien avec Coco et un fond intense boisé-ambré relevé de muscs modernes. La trame, la signature Chanel, que l'on retrouve quasiment en lien dans toutes les créations récentes est bien là, avec son jasmin lumineux, sa rose crémeuse et ici, une petite pointe de géranium, qui dévoile un peu de piquant et de fruité et dont Chanel s'applique à cultiver les variétés les plus odorantes du coté de Grasse.

Bleu, lui, joue avec le noir dans un fondu beaucoup plus subtil que ce que propose l'eau de toilette. Je ne peux m'empêcher de penser que si l'on considère que l'Homme Idéal de Guerlain n'est pas trop mal, Bleu, lui aussi, doit alors avoir sa chance avec cette eau de parfum, qui met l'accent sur les notes chaudes et intenses de la formule, développe des facettes un peu fruits-noirs, lactées et un boisé plus fondu. La sensation est plus charnelle, plus tactile, plus magnétique que pour l'eau de toilette. Je dois avouer que le sillage est assez chic et sur peau, un effet salicylé très confortable et une certaine filiation avec Allure Homme par les notes de griotte, de vanille et de tabac blond devient plus évidente. Allure Homme n'était il pas une référence ? 

Ces deux là ne sont sans doute pas encore des parfums pour prefumistats, mais indéniablement, leur modernité est signée, leur traitement apparait qualitatif et Chanel marque ainsi son territoire sur le terrain de l'élégance contemporaine.

Illustrations : Chanel.

lundi 7 juillet 2014

Actu : le passé revient dans le viseur !

Depuis quelques temps, la parfumerie bouge aux sons du passé. Il est étonnant de voir l'engouement que suscite la renaissance de parfums nés entre 1920 et 1950, qui retrouvent aujourd'hui une seconde jeunesse.

Guerlain, le chef de file regarde reformule quelques parfums emblématiques de son histoire et les propose à sentir dans sa boutique historique. Même s'il n'est plus envisageable de les vendre tel que, ils véhiculent des valeurs très chères aux amateurs intéressés qui feront l'effort de les sentir et témoignent d'un héritage précieux, de techniques et de matières qui apportaient leur effet sans contrainte. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la parfumerie actuelle est très loin de tout ça !

Jean Patou, avec une philosophie enfin retrouvée de ce qui faisait l'essence même de la marque, revisite sous le regard bienveillant et exigeant de son parfumeur maison Thomas Fontaine, de grand classiques qui ont marqué son histoire : Chaldée, Patou pour Homme et l'Eau de Patou en étaient les premiers témoins, très prochainement, ils seront rejoints par Deux Amours, un floral boisé léger et aldéhydé, Que Sais Je?, une rose chyprée moussue, et Adieu Sagesse, un gardénia à la fois fin et opulent.

Chez Caron, ce sont Parfum Sacré, Nocturne, Aimez Moi qui reviennent sur la scène, dans de très jolies et très fines reformulations, qu'il faut absolument tester sur peau, aux cotés de parfums d'inspiration plus actuelle. Pourtant, Poivre, Tabac Blond, Farnésiana sont toujours disponibles et bien qu'un peu "lavés" quand même, il restent les gardiens d'un temps finalement pas si révolu.

Volnay, de son coté, renait se ses cendres avec un nouvel élan, mais le parti pris ici est de ne pas trop regarder les formules anciennes, mais plutôt de s'en inspirer pour faire revivre une gamme plus dans l'air du temps, avec, selon moi, un très joli Brume d'Hiver, un sensuel et très doux Perlerette et un troublant Yapana.

Le Galion retrouve une vraie noblesse et une raison de vivre, dans un travail mené avec talent et une fidélité rare aux parfums d'origine, et ce, malgré l'IFRA. On ne peut qu'applaudir l'initiative et l'encourager, et la mayonnaise semble déjà bien prendre. 

Enfin, Courrège pourrait bien créer la surprise en relançant Courrège in Blue, qui avait des adeptes, mais qui a trop vite disparu. Il nous revient, renouvelé et reformulé "conforme", et c'est pour très bientôt.  

Et oui, le passé n'est plus dans rétro, mais passe dans le viseur ! 

Illustrations : Guerlain, Jean Patou, Le Galion, Volnay