lundi 30 juillet 2012

Fame de Lady Gaga : on s'attendait à quoi ?

Et bien personnellement, vu l'habileté marketing autour des notes du parfum, j'espérais une surprise. Alors oui, le parfum est dense, texturé, plein et relativement bien arrondi, mais l'on sent comme une volonté de faire un peu d'Angel par ci un peu de tutty fruity sans que ça ne se voie trop par là. Une vague note de pêche prune peut rappeler Mitsouko, mais le sucre qui ne sait pas se contenir comme en bon parfum américain, noie un peu la subtilité dont il aurait pu faire preuve, d'autant que l'on sent bien le safran qui là pour le coup, apporte un petit plus en profondeur. Les note de fond, sur touche, me rappellent des choses inavouables....comme Parlez Moi d'Amour si vous voyez ce que je veux dire (voir article sur olfactorum). 

Alors, en attendant de le sentir dans la rue pour mieux en appréhender le sillage car il va se vendre sans aucun doute, force est de constater que Fame tient plus du compromis original que de la transgression à laquelle nous avait habitué une Lady bien gaga.Vous vous attendiez à quoi vous ?Ah, si, j'oubliais....le jus est noir mais ne colore pas les vêtements. Quelle audace ???

Illustrations : Coty.

vendredi 27 juillet 2012

Santal majuscule de Serge Lutens : inspiration minuscule. .

Oui, ce santal est bien fait, les matières sont choisies, la texture étudiée, la profondeur laiteuse du santal apparait bien en fond, mais pourquoi diable aussi peu d'inspiration ? Qu'apporte ce santal dans la riche et belle collection de Lutens ? 

Il donne l'impression de cafouillage entre les notes boisées et balsamique de Chypre rouge, le laiteux jasminée et à fleur de peau qu'est Jeux de peau et la noblesse du merveilleux Santal de Mysore, sans avoir la complexité ni la souplesse de ce dernier. Quelques épices comme la cannelle et une note un peu camphrée-encens rappellent Serge noir. Enfin, une note "pyrazine" qui oscille entre le vinaigre balsamique de qualité, l'huile de noix et le fut de chêne complète l'ensemble. Le santal n'apparait en majuscule que dans le fond, comme s'il se méritait, comme s'il fallait attendre qu'il dévoile ses caresses.

Un beau parfum certes, mais dont la contribution à l'apport créatif et au patrimoine olfactif de la marque s'inscrit plutôt en minuscules, et c'est sans doute un peu dommage !

vendredi 13 juillet 2012

Dot de Marc Jacobs : l'important c'est le flacon !

Si une personne que j'apprécie ne le connaissait pas personnellement, si je ne savais pas qu'il n'aime pas les parfums trop classiques comme Aromatics Elixir par exemple, je serais peut être encore plus intransigeant sur les choix de Marc Jacobs s'agissant de ses parfums pour femmes. Au final, je crois qu'il s'en fiche un peu, du moment qu'il arrive à vendre aux girls gone wild ! Aux antipodes des risques qu'il prend avec les hommes, ces parfums ne sont que de pâles copies girly fruity les unes des autres.

Alors vous vous dites : "c'est quoi ce truc ?" Et bien madame, jeune fille, très jeune demoiselle, ce truc à pois, c'est un très joli emballage, très bien dessiné, un bel objet de style et de flaconnage, qui commence à faire des émules, dont le seul but n'est pas de donner à la parfumerie sa plus belle dot, mais de vous faire craquer pour que vous acceptiez de claquer 60€ dans ....du shampoing. C'est gentillly, girly, fruity, sucrailly, bonbony, dégouliny, fleufleury, et ça va cartony !

Je note tout de même un petit effort sur les notes de tête, légèrement acidulés-amer comme la groseille et dont la sensation est finalement assez proche du fruit, puis une trame florale jasminée dans la lignée de Aqua di Gioia, mais sans en avoir la texture ! Pour le reste, c'est du gel douche à la groseille, un pois, c'est tout.

Alors, aimeriez vous recevoir cette dot ? Oui, pour l'héritage du flaconnage, assurément non pour celui de la parfumerie. Chez Marc Jacobs, on a bien compris un truc, l'important, la dot, c'est le flacon, un point c'est tout. Point final.

Je sais pas pourquoi, mais je préfère frédéricmalledotcom, ou alors franciskurkdjiandotcom, et quitte à craquer pour un flacon, je préfère celui là : la vraie coccinelle de Volkswagen ? Et vous ?

Illustrations : Marc Jacobs, Volkswagen.

mardi 3 juillet 2012

Oud Ispahan de Dior : indigne opportuniste !

Tout. Tout était beau ... le flacon, solide et charpenté, la couleur, rosée et très douce, le visuel, avec cette rose charnue que l'on imagine odorante et présente. A tel point, que je m'attendais à la retrouver dans cet accord oud. Que nenni, rien, le vide ancestral. Ce Oud Ispahan est aussi vide d'inspiration et d'émotion que le désert du Sahara. Rien à voir, rien à faire que de laisser passer le paysage étouffant. 

Un oud, plat, linéaire, marketé comme il se doit et bien poli, étouffant aussi. Franchement, si vous avez 175€ à mettre dans un parfum, poussez plutôt la porte de Frédéric Malle où Portrait of à Lady saura au moins vous charmer avec plus de caractère et d'originalité, ou, si vous êtes moins fortunés et aimez les bois ambrés dont ce Oud Ispahan est bourré, redécouvrez Kokorico de JPG, moins prétentieux, M7 Oud, mieux composé, Baudelaire de ByRedo, plus couillu et plus complexe, ou Idole de Lubin, bien plus méritoire. Vous pouvez aussi attendre un peu le tout dernier Cartier Déclaration d'un Soir, plus charmeur et plus doux, mais par pitié, n'encouragez cette parfumerie qui ne le mérite pas !

Aller, une petite note positive quand même : un accord cuir/rose très discret mais là qui se tient bien en retrait derrière le rideau. 

Tout cela sent plus l'opportunisme que la passion créative et, comparé à certains, c'est indigne du prix ! (je sens que je vais encore me faire des ennemis).

Illustration : Dior.