Oui, ce santal est bien fait, les matières sont choisies, la texture étudiée, la profondeur laiteuse du santal apparait bien en fond, mais pourquoi diable aussi peu d'inspiration ? Qu'apporte ce santal dans la riche et belle collection de Lutens ?
Il donne l'impression de cafouillage entre les notes boisées et balsamique de Chypre rouge, le laiteux jasminée et à fleur de peau qu'est Jeux de peau et la noblesse du merveilleux Santal de Mysore, sans avoir la complexité ni la souplesse de ce dernier. Quelques épices comme la cannelle et une note un peu camphrée-encens rappellent Serge noir. Enfin, une note "pyrazine" qui oscille entre le vinaigre balsamique de qualité, l'huile de noix et le fut de chêne complète l'ensemble. Le santal n'apparait en majuscule que dans le fond, comme s'il se méritait, comme s'il fallait attendre qu'il dévoile ses caresses.
Un beau parfum certes, mais dont la contribution à l'apport créatif et au patrimoine olfactif de la marque s'inscrit plutôt en minuscules, et c'est sans doute un peu dommage !
Tout est dit !
RépondreSupprimerC'est mal comprendre la collection de parfums de Serge Lutens. Il faut remettre les choses dans leur contexte historique, Feminite du Bois a ete decline en quatre versions en 1992, il y a donc toujours eu une coherence a ce niveau autour d'une collection qui propose multiples declinaisons de parfums.
RépondreSupprimerDe plus, Santal Majuscule ne ressemble en rien a Santal de Mysore ni Santal Blanc. Jeux de Peau et Serge Noire, je ne vois pas vraiment, des notes camphrees chez Lutens il y en a depuis Cedre et Miel de Bois, ca ne date pas de Serge Noire.
Ce parfum est tres beau, je me moque un peu du cote innovant/creatif qui souvent se traduit par du vide ou de l'echec commercial. Serge Lutens a ete copie par toutes les marques depuis une vingtaine d'annees, au niveau innovation il a rien a prouver!
Vous avez peut être raison, je n'exprimais qu'un avis.
RépondreSupprimerLa collection des bois était innovante à l'époque, très cohérentes dans les différentes variations et dans le propos. De plus, la note, l'accord de base était et est toujours magnifique. J'adore et porte Jeux de peau, Santal de Mysore, Fumerie turque et Bornéo. J'aime aussi beaucoup certaines créations récentes,comme Bas de soie et, même si je ne suis pas fan, je comprends l'approche de Vitriol d'oeillet.
Mais là, avec ce Santal majuscule, qui est forcement lié à Santal de Mysore et Santal blanc par la note lactée du santal (ils ont au moins ça en commun), j'ai le sentiment que la collection tourne en rond.
Il y a donc pas mal de parfums que j'admire chez Serge Lutens, au moins deux parfums que je ne comprends pas, qui sont l'Eau et maintenant ce Santal, et deux que je n'aime pas, comme Gris clair et Tubéreuse criminelle.
Conclusion, il me semble que je ne comprenne pas la marque ... comme vous, tout simplement !
A partir du moment ou les parfumeurs ont une signature et qu'ils y reviennent, avant d'y trouver une coherence on va avoir l'impression qu'ils tournent en rond parce qu'on vit dans une epoque obsedee par tout ce qui est neuf.
RépondreSupprimerOn lit partout qu'Apple tourne en rond parce que le iPad3 n'etait pas assez innovateur par rapport au 2 et parce que tout ce qui a plus six mois aujourd'hui est considere obsolete, on est completement dans l'attente du jamais-vu ou sinon on est hyper decu.
Vitriol d'Oeillet, voila un parfum plus innovant qu'un santal pour Lutens mais aussi dans le sens ou personne, aucun parfumeur aujourd'hui ne s'interesse a cette note - j'ai envoye une multitude de mails a L'Artisan Parfumeur, pages anglophone et francophone, pour manifester ma deception concernant la discontinuation d'Oeillet Sauvage, a mon avis le meilleur parfum a jamais de cette marque, ils ne m'ont pas repondu - j'attendais donc beaucoup de l'oeillet de Lutens mais face aux ridicules restrictions IFRA sur l'eugenol, que ne fut pas ma deception, ce parfum est davantage une rose poivree qu'un oeillet. Je prefere vraiment que Lutens fasse ce qu'il fait de mieux, le bois, plutot que de sortir des parfums certes plus innovateurs pour lui, "out of his comfort zone", mais decevants au final.
Je ne suis pas fan des parfums de Jean-Claude Ellena, mais je suis certaines que ses inconditionnels preferent qu'il travaille sur ce qu'il sait faire de mieux, des matieres au rendu hesperide et aerien, plutot que sur des themes qui ne lui correspondent pas.