vendredi 24 août 2012

Boss Orange pour Homme d'Hugo Boss : top orange, bottom drydown.

Si l'on considère qu'Orange Sanguine d'Atelier Cologne est affublée de notes de tête très travaillées et intéressantes, alors, Boss Orange, qui puise quasiment dans le même registre très intéressant de l'orange amère ou confite, il mérite tout autant d'intérêt. Cette envolée se déploie sur une accord aromatique de lavande et de sauge, pour finir sur des bois blonds, des muscs et de la vanille. 
Il était disponible à l'étranger depuis longtemps, voilà qu'il pointe son nez en France, alors que les ventes de Boss Bottled fléchissent, sans doute. Joli, bien fait, équilibré, il n'y aurait rien à dire si cette base bois-vanille-muscs n'était pas vue, revue, re-revue dans ... et c'est parti : Boss Botteld, Hugo Dark Blue, Lacoste pour homme, D&G N°6 l'Amoureux, The One....etc, etc, etc, jusqu'au prochain. 
Boss Bottled est encore à juste titre un vrai beau parti pris, intéressant, facetté et d'une très belle évolution sur peau, mais son accord "fil conducteur", à la fois doux, viril, épicé, vanillé et sensuel, est devenu la signature quasi inévitable de Procter (P&G). Alors, même avec un beau travail sur la texture et les matières, Boss Orange en devient presque lassant, et c'est un peu dommage ! 

jeudi 23 août 2012

Coco Noir de Chanel : oiseau de nuit ?

La flacon ? Le classique mais d'un noir intense et laqué.
Le parfum ? Coco et Coco Mademoiselle s'habillent en robes du soir pour une séduction plus affirmée, plus intime, plus nocturne, plus classique, mais de grand style.... 
Le style justement ? Celui qui l'a composé savait sûrement là où il voulait aller. 
Le sillage ? Mystère, rien ne saurait filtrer pour le moment .... plus tard, shuuuttt !
Et sur peau ? Non, là j'en dirais trop. Pas maintenant, il fait trop chaud dehors !

Un succès ? Non, vous plaisantez ? Y a t-il encore des clientes pour un vrai parfum de nos jours, avec un style, un sillage, une texture, de belles matières et des facettes ? Si la vie est belle, peut être que ce sera le cas ? 

Illustration : Chanel

dimanche 19 août 2012

La Vie est Belle ?? de Lancôme : quoi, pardon ?

 
La vie est belle, la vie est belle, la vie est belle ... aller, j'adopte la méthode Coué pour m'en convaincre, et c'est sans doute à force de persuasion que les équipes de l'Oréal et d'IFF ont réussi à rejeter leur dernier né. La vie est surement belle parce que ouf, le projet est sorti, le chef a dit oui, c'est passé....pour cette fois, avant la suivante. La vie est belle, parce qu'on a réussi à se payer Julia Roberts comme égérie. La vie est belle, parce qu'on a de l'argent, mais la pauvre, elle que l'on imagine en Portrait of a Lady, n'est ce pas rompre avec sa classe naturelle ? La vie est belle, sans doute, pour beaucoup qui se foutent du parfum et qui achèteront un nom, une image, du rêve ! 
La réalité : un dépriment cocktail qui se noie dans un patchouli dégoulinant qui donne presque l'impression que le parfum a viré avant même d'être porté, qui va chercher sa trame chyprée fruitée dans Hypnôse Senses (qui n'a pas très bien fonctionné sans doute) et dont le flacon et quelques notes d'abricot, d'iris et de jasmin vont clairement pomper chez l'oublié Azzura d'Azzaro....

De l'iris ? " Pardon, quoi, vous avez dit de l'iris ? Mais où ?" A oui, vaguement là dans un coin, tellement noyé dans cet assemblage un peu fouillis de fruit confis et de chocolat sucré à la Flowerbomb (encore un l'Oréal) qu'on l'avait oublié ! Au-to-per-sua-sion, on y croit dur comme fer !
Si la vie est belle, là moi je déprime : vite, une bouffée de Dior Homme, le vrai et pas ce faux choc-iris à l'abricot ! 

samedi 18 août 2012

Valentina Assoluto de Valentino : tubéreuse nouvelle.

Valentina, c'est un flacon, rond, en apparence assez simple, mais très joliment décoré, avec des teintes "nude" dont les tons rappellent les couleurs de peau, et des fleurs décorative sculptées dans un plastique souple d'un bel effet qui fait écho à la mode du couturier, dont la fluidité des tissus qui provoque un effet de vagues légères est reconnue mondialement. 

Valentina, c'est aussi un parfum, qui n'emballait pas plus que cela en eau de toilette. Avec cette déclinaison Assoluto, l'effet est plus intense, plus riche, plus dense. L'accord floral fruité légèrement chypré du parfum d'origine, assez proche finalement, grâce entre autre à l'accord "truffe", de L'impératrice de D&G, se renforce d'une tubéreuse travaillée à la manière de La Lune de D&G aussi. Tubéreuse transparente, mais qui reste chaude et sensuelle sur peau. Plus à fleur de peau que l'eau de toilette, Valentina Assoluto laisse une chance de plus à ce parfum et les tons du flacons son tout simplement magnifiques, très italiens, voir baroques, mais très esthétiques. Un beau lancement, d'un sillage agréable, dans un flacon très étudié et dont la vaporisation est au diapason. 

Illustration : Valentino.

mardi 14 août 2012

Mademoiselle Ricci de Nina Ricci : poudre innocente.

Mademoiselle Ricci fait abstraction de tout l'univers olfactif de Ricci Ricci qui tentait de flirter avec Angel, pour nous embarquer dans un sillage poudré aldéhydé, légèrement fruité, assez fusant mais néanmoins très doux. Parfum évoquant les cabinets de toilette chers aux demoiselles aimant se pouponner, Mademoiselle Ricci trouvera sa place entre Insolence, My Insolence, Balenciaga Paris, Chloé et quelques variations de Paris. Evolution et sillage tenant sur un iris poudré, sur la rose douce et les muscs plus modernes, la tendresse, la tradition de la parfumerie se renouvelle petit à petit, pas petits pas, et le sucré dégoulinant cède du terrain à la beauté naturelle des notes poudrées... j'ai envie de dire, il était temps ! Et personnellement,  j'ai un faible pour la couleur très tendre de ce rose, et pour le flacon, qui prends d'un coup tout son sens !

Illustration : Nina Ricci.

Blanc de Courrèges : Courrèges in white !

Rose fruitée, constituée de rose, de violette, d'iris et de vanille, avec une pointe de patchouli. Rose moussue, douce, légèrement sucrée mais assez ronde et poudrée dans son évolution, Blanc ne révolutionne pas le genre mais le perpétue avec goût, sans tomber dans le sucre confit. Une sorte de Flowerbomb qui aurait mis les armes de coté, pour afficher plus de tendresse. Joli et dans le ton des nouveaux poudrés comme l'Eau en blanc de Lolita Lempicka, Balenciaga Paris ou Mademoiselle Ricci !

Illustration : Courrèges. 

Manifesto d'Yves Saint Laurent : cubiste.

Après avoir tenté d'être présent sur tous les fronts, l'Oréal nous fait maintenant le coup du parfum copié-collé. Nom tout droit (sans jeu de mot) repris d'un ancien parfum vendu sous la marque Isabella Rossellini, flacon constitué de formes simples et connues, faciles à industrialiser et qui forment un tout finalement pas si laid, et parfum au diapason : ce dernier est un assemblage, un collage, d'éléments connus, qui reprend une trame "maison l'Oréal", déjà vue mais sans doute pas encore assez exploitée, à savoir la facette solaire et vanillée d'Hypnôse de Lancôme, à laquelle se superpose un accord boisé-vanillé-cuir-muscs qui ressemble à Play de Givenchy pour homme ou Black de Bulgari. Là dessus vient se joindre un "musc vert", note puissante et persistante qui paradoxalement apporte une finesse et une douceur qui perdure dans l'évolution du parfum. 
Copié-collé de formes connues, mais au final assez harmonieux ! Pour amatrices de notes solaires, vanillées et de certains arbres parisiens qui sentent cela.

Illustration : Yves Saint Laurent " parce que vous le valez bien" !