samedi 23 juin 2012

L'Eau Captivante de L'Occitane : de l'énergie à revendre !

S'il y a bien un accord qui fonctionne en parfum et qui rencontre un certain succès (Verdon, Happy de Clinique, Allure homme sport, Lacoste Green, Higher de Dior, Bulgari Aqua Marine), c'est l'association de bergamote, de menthe, agrémenté d'hédione, de notes légèrement boisées, et de quelques touches aromatiques comme le basilic bien frais. L'Occitane, l'Eau Captivante (la verte dans le lot) ou l'art de proposer quelques chose d'intéressant, de très bien fait, de parfaitement équilibré, qui remplit tout à fait le rôle qu'il se donne, dynamise et provoque une réelle sensation de bien être moderne pour un prix contenu. Sur les trois, c'est celle qui a retenu mon attention peut être parce que j'aimais déjà Verdon dont cette Eau Captivante pourrait être une version "light". 

Une légèreté qui fait du bien, et dont on peut s'asperger allègrement grâce à un spray très agréable à utiliser et à un flacon de grande contenance. Combien tout ça me direz vous ? Même pas 45€ les 300ml ! Une bonne raison de prendre une bouffée d'énergie vivifiante sans avoir besoin de revendre ses trésors.... 

Pour ce qui est des deux autres, l'Eau Universelle me parait trop piquante, trop verveine peut être, et l'Eau Ravisante ne m'a pas interpeler plus que ça ! Toujours est il que nous sommes quand même sur un autre registre que les Colognes Bien Etre, qui prennent un coup de vieux certain !
  
Illustration : L'Occitane.

mercredi 20 juin 2012

Déclaration d'un Soir de Cartier : rose argent !

Mathilde Laurent a beau avouer ne pas avoir la "case couleur" lorsqu'elle compose un parfum, je ne peux m'empêcher de penser qu'elle le fait alors de manière inconsciente. Le concept de ce Déclaration d'un Soir tourne autour du noir, du rouge vif et de la couleur argent. Le parfum, lui, fait écho de manière assez évidente à cet univers.

Le rouge, grâce à la rose de Grasse pays, la vraie, la pure, la plus douce et la plus "liante", à la framboise et à la pivoine, rares dans un parfum d'homme.

Le noir, ensuite, grâce à une note qui me fait penser à un effet "oud", sans doute à cause de l'accord du santal et d'une matière qui évoque à la fois le daim, les marrons glacés, le clou de girofle, le tissus et la craie, et qui m'évoque aussi un voile de tulle. Je n'ai pu m'empêcher de faire un lien avec Portrait of à Lady, à cause de cet effet, la dose de patchouli en moins, la légèreté en plus. "Allez comprendre" !

L'argent, enfin autour d'un poivre extrait au C02 d'une transparence étonnante et débarrassé de ses aspects "sales" qui donne une sorte de luminosité, booste l'ensemble vers le haut par ses facettes camphrées, et pousse le santal par un léger lien lacté.
Une fraîcheur fruités non identifiée, entre la pomme, la poire et les agrumes vient égayer le tout, et le lien avec le Déclaration de jour est tenu par un soupçon de cumin, de muscade, de bergamote et de santal. N'ayant que peu de facettes communes avec Déclaration, Déclaration d'un Soir étonne par ses notes rosées et framboisées, qui se marient à merveille avec le poivre et que je suis ravi de trouver pour un parfum qui revendique une masculinité absolue mais en douceur, l'objectif de Mathilde Laurent étant d'évoquer la sensation tactile et charnelle d'un homme que sa bien aimée prend dans ses bras.

Illustration : photo prise suite au lancement, Cartier. Déclaration d'un Soir, disponible à la rentrée.

samedi 16 juin 2012

Lumière Blanche d'Olfactive Studio : ce que sent le sable blanc.

Si l'on devait traduire en photo l'idée de lumière blanche, c'est en toute logique que l'on choisit, comme a très bien su le faire Céline Verleure, Massimo Vitali pour illustrer le propos. Une fois cette étape validée, l'idée est posée et à Celine de voir la parfumeuse Sidonie Lancesseur pour imaginer un parfum autour de cet univers. Le moins que l'on puisse dire, c'est que tout est parfaitement cohérent. 

Cèdre, Santal et salicylates pour traduire l'idée de sable blanc, léger effet floral de notes jasminées, de muguet ou de tilleul assez frais et très fuguasse pour installer la fraîcheur moderne douce et maîtrisée. Sur peau, les notes épicées de cardamome et d'anis se développent autour d'un accord de lait d'amande très doux, légèrement vert et qui donne du liant. Les notes lactées du santal ressortent.

Très fidèle à l'idée de départ, je suis séduit parce que mis à part quelques santals, Lumière Blanche rappelle assez peu de choses connues, ouvre une voie olfactive sur le terrain de la fraîcheur en trouvant la juste balance entre les notes chaudes, fraîches piquantes et lumineuses. Une Lumière Blanche, à porter comme une cologne, mais une vraie Cologne du 21e Siècle.


Illustrations : copyright Massimo Vitali, Olfactive Studio, photo prise chez Jovoy. 

Eau Sauvage Parfum de Dior : le bon père de famille.

En bon père de la famille des parfums Dior, Eau Sauvage s'habille de notes plus sombres, plus chaudes, plus profondes afin de mieux coller à la peau des hommes, de gagner en tenue et en "épaisseur". L'effet est réussi, certes, mais il y a tout de même quelques chose de très énervant : Dior veut des belles matières, Dior achète de belles matières, Dior veut faire "de la niche", Dior se paye de la niche, Dior veut conquérir les jeunes, Dior se paye les bons conseils pour mieux les convaincre, Dior veut faire du féminin à l'extrême, Dior réussit à imposer J'Adore, Dior veut valoriser son passé, Dior ressort les flacons les plus anciens avec des jus plus ou moins reformulés mais bien là quand même, Dior veut être absolument présent pour "le bon père de famille", Dior revisite Eau Sauvage. Alors oui, dans Eau Sauvage Parfum tout est parfaitement dosé, à sa place, l'évolution est jolie, la tenue et la texture onctueuse et dense à la fois, les matières ne sont pas trop laides. Pourtant, la trame chyprée et jasminée d'Eau Sauvage, même encore "un peu" présente, oublie complètement le style léger et fluide de l'idée originelle d'Edmond Roudnitska, et je ne peux m'empêcher de penser à un accords de cuir, de vétiver, de fève tonka et de notes ambrées déjà vu dans Vétiver Extrême chez Guerlain pour le booster et dans d'autres parfums plus anciens tels les chyprés comme Giorgio pour homme, sorti dans les années 90. Au final, tout est assez lisse, bien fait, mais m'ennuie beaucoup. 

Je ne vais pas me faire aimer chez Dior on dirait ! 

Illustration  : Dior

samedi 9 juin 2012

Grand Bal de Dior : ambiance noble mitigée !

Grand Bal pourrait être le jasmin le plus beau qu'il soit, et c'est ce que j'ai pensé quand je l'ai découvert : enfin un descendant du magnifique Flora Nérolia lancé trop tôt, très fidèle à le fleur, pendant un long moment, pas trop animal, et clair, juste ce qu'il faut. L'équilibre est parfait, le ton, la tenue aussi. Mais le problème est pourtant là : à ne pas vouloir aller dans le "trop hédione"ou sur les notes animales naturelles du jasmin en fond, c'est une boule de muscs propres et lisses qui habille les notes de fond, ce qui le rend assez insipide au bout de quelques heures et assez proche au final de J'adore... 

Le sillage sera à tester plus longuement, mais ce constat est un peu dommage vu le prix. Réjouissons nous tout de même de trouver au moins deux beaux jasmins "soliflores" sur le marché : ce Grand Bal et Jasmin et Cigarettes de ELO. Le premier, parfait mais très lisse, le second est plus "couillu" et plus pointu encore,mais moins "rond".

Déjà commercialisé sur les corners spécialisés. Eau de parfum 125ml : 155€

Illustration : Dior

Eau de Giorgio de Giorgio Beverly Hills : american life !

Le retour de Giorgio Beverly Hills par le biais de cette variation sur le même thème est pour le moins inattendu. Giorgio, parfum tellement envoutant, tellement emblématique, tellement signé, qu'il a du laissé de beaux souvenirs de mamans à la plage, bronzée, un soir en bord de mer au coucher du soleil. 

Etrange et peu commun dans ses notes de tête soufrées, un peu mangue-fruit de la passion qui s'inspire sans doute de Rubj, la tubéreuse travaillée par Véro Kern, mais pétillant tout de même, le sillage de Giorgio se reconnait entre mille, plus discret, maitrisé, et plus solaire. L'univers familier est bien là, et c'est un bonheur que de s'y replonger !

Eau de Giorgio Beverly Hills vient tout juste d'arriver en boutique - env 60€ les 50ml.

Illustrations : Giorgio Bevely Hills

jeudi 7 juin 2012

Les déserts d'Orient de Guerlain : chers émirats.

Les émirats sont riches, et cela ne trompe plus personne. Tous le monde veut une part de ce gâteau lucratif. Guerlain n'échappe pas la la règle et présente trois nouvelles créations, très qualitatives mais très ciblées ; Les déserts d'Orient, inspirés par les vents du désert et la culture moyenne-orientale. Un accord majeur, le bois de oud et le cuir, et trois variations autour de celui-ci. 

Rose Nacrée du désert est une belle rose fruitée mais d'un effet très naturel, très douce, qui glisse sur un lit de bois de oud. Fine dans son évolution, elle sait rester noble dans sa tenue, on pourrait même dire assez majestueuse.
Songe d'un Bois d'été est un boisé sec, assez corsé, très cèdre, lui aussi agrémenté de bois de oud et d'une note de cuir, il se fond dans le fir balsam de manière assez subtile pour le plus grand bonheur de certaines peaux sur lesquelles il "fondra" littéralement car c'est une résine. 

Encens Mythique d'Orient est un encens très brut, aromatique, très sec lui aussi et très direct, que je trouve un peu austère, mais qui fait comme un lien naturel avec l'accord oud. Plus pointu et peut être un peu moins noble que les deux précédents, mais dans la ligné d'Encens Flamboyant d'Annick Goutal, avec un peu moins de muscs. 

Une belle collection, orientale certes et très ciblée, en connaissance de cause, mais qui sait le faire en finesse, tout en permettant à Guerlain de proposer autre chose que du sucre ou de la vanille en excès, dans laquelle la marque se vautre parfois. 

Illustration : Guerlain - Les déserts d'Orient 75ml env. 190€

lundi 4 juin 2012

Nuit Etoilée d'Annick Goutal : le compromis.

Attendu le nouveau Annick Goutal, le nom et la couleur étant très prometteurs. Pourtant, à la découverte, on trouve un compromis frais, bien fait mais pas vibrant à première vue, qui oscille entre la fraîcheur très citronnée de l'Eau D'Hadrien ou Ninféo Mio, et la douceur irisée musquée de Mandragore. La menthe apporte de la fraîcheur dans l'esprit de Herba Fresca de Guerlain, et le pin (ou fir balsam), donne une douceur boisée très sensuelle en fond et dans le sillage, qui, agrémentée d'une petite pointe vanillée très discrète, le rend au final assez addictif.
Déjà disponible en boutiques. 
Illustration : Annick Goutal

Pleats Please d'Issey Miyake : rutpure dans la continuité.



Pour commencer, je choisi de vous parler du prochain lancement d'Issey Miyake, Pleats Please "du plissé s'il vous plait ! " où la cohérence entre les couleurs, le graphisme de la communication, l'idée du plissé cher à la marque et la façon dont est construit le parfum m'a surpris. 

Un lancement qui ne marque pas une rupture franche dans le paysage parfumistique, mais qui rompt avec l'idée de pureté, de limpidité et de simplicité désincarnée que véhiculait la marque jusqu'à maintenant, en apportant une signature originale, à la fois fruitée, acidulée, florale boisée et très très douce. Envolée vive de du fruit de nashi, fruit entre la poire et la pomme, coeur de fleurs blanches, où l'on revendique pivoine et poids de senteurs, où je sens, moi, une inflection jasmin-fleur d'oranger (non revendiquée par la marque) ainsi qu'une alliance de bois et de muscs associés à la vanille douce qui me fait penser à la rose miellée et au sillage à la fois doux, vaporeux et un peu sucré du Elie Saab (idem). Le sillage et l'évolution sur peau confinent au "doudou", un peu comme dans le Castelbajac en son temps. 

 Couleurs vives sur fond blanc, fruits et fleurs sur cocon de muscs doux, tout se parle dans l'esprit de Pleats Please. Voici donc quelques images d'un lancement tout en couleurs.

Lancement commercial : septembre  2012.

Illustrations : photos prises lors du lancement presse


Nouveau blog, nouveau regard.

Presque 4 ans après la création du blog olfactorum, Thierry, alias Méchant Loup, souhaite apporter avec coulissesparfum, un regard complémentaire à celui d'olfactorum, qui reste plus "personnel". Un regard sans doute plus "expert" pour vous dévoiler, en fonction de ce qu'il se passe, les coulisses du parfums. Un blog, où je souhaite parler plus facilement des nouveautés, sans forcement devoir porter un jugement, mais parce que j'aime le parfum, la créativité qui fait partie de ce monde, la technicité déployée, les compétences qu'il mobilise et les enjeux qui en découlent. Des articles courts, concis,  qui vont à l'essentiel.


Coulissesparfum, un blog qui laisse plus de place à l'actualité, où je pourrais parler,comme son nom l'indique, des coulisses du parfums, à savoir des techniques de fabrications, des nouvelles matières premières et de leurs effets voir de leur utilisation, des évènements, des avant-premières si elle se présentent, des lancements si j'en ai connaissance. Un blog que j'espère actuel et vivant, et qui je l'espère saura vous intéresser tout autant.

Illustration : Thierry, Méchant Loup par Jean Baptiste Huong. "Bon, je me la pète un peu c'est vrai !"