vendredi 24 octobre 2014

Nicolaï, 25 ans et de l'élan !

Quand cette maison de parfum totalement indépendante dans ses choix olfactifs, dans sa fabrication et dans sa distribution en France fête ses 25 bougies, c'est aussi l'occasion pour Patricia de Nicolaï et son mari de lancer un livre sur l'histoire de la marque, une nouvelle création inédite et une version intense de New York qui m'a particulièrement marqué. 

Le livre, très bien présenté, retrace l'histoire de la famille, des ancêtres à nos jours, en se tournant même vers l'avenir. Il propose un regard éclairé sur la parfumerie actuelle, sur la création et sur le métier de parfumeur, sur les valeurs de la marque, avec même parfois, quelques clins d'oeil assez intimes sur la vie personnelle de la famille aux commandes, qui se renforce ces derniers temps. 

Cuir Cuba, quant à lui, propose une vision olfactive d'une boite à cigare. Inspiré de l'accord d'ambiance nommé Havane, dans une interprétation plus florale, plus charnelle, Cuir Cuba Intense n'est pas vraiment un cuir à proprement parler, mais plutôt un floral boisé légèrement animal et ambré. Il donne la même impression un peu sèche et âpre que lorsque l'on ouvre une boite de cigarillos vanillés. L'envolée, fraîche, très Nicolaï, s'appuie sur un bouquet floral légèrement fruité et réglissé, qui me fait l'impression d'un bonbon "carensac". Cette envolée contraste avec un coeur assez sec, plutôt aromatique, qui peut faire penser à du café torréfié, à de la noix et à de l'immortelle. Dans le fond, les bois ambrés s'accrochent à la peau tout en gardant cette amertume réglissée finalement assez contemporaine et très originale.

 
New York Intense, lui, reprend la structure du parfum devenu emblématique et parmi les best-seller de la marque, pour en proposer une déclinaison plus appuyée, plus souple dans son évolution, très harmonieusement construite sur le contraste fraicheur-chaleur qui a fait le succès de l'original. On y devine une certaine filiation avec l'Eau Sauvage parfum, surtout sur les notes de fond épicées et cuirées qui se font plus présentes. Les épices et l'effet chocolaté que j'aime beaucoup sont toujours là, et le sillage est tout aussi lumineux et captivant.

Illustrations : parfums de Nicolaï.

dimanche 31 août 2014

News : Dior Homme Parfum, du miel pour les abeilles !




Après de multiples déclinaisons, il est de coutume dans les travaux demandés à François Demachy de livrer sans doute des versions consensuelles et le plus "grand public" possible, tout en conjuguant les habiletés du marketing qui consistent à vendre une formule un peu moins chère à fabriquer plus cher sur les rayons. De plus, en ayant repris la mains sur tout ça, on ose imaginer les économies d'échelles que réalise la maison. Bref, je me rends compte qu'aujourd'hui, quand je découvre un nouveau Dior, je n'arrive pas à me retirer ces notions de la tête : je pense économie, argent, rentabilité, franchise à faire vivre, et le parfum me les rappelle. 

Dior Homme Parfum, c'est doux, c'est neuf, et c'est lavé avec Mir Laine : bien ficelé, parfaitement exécuté, on pourrait même être séduit naïvement par tant d'exactitude dans la note et le propos, tant cet accord de cuir, d'iris, de notes boisées, accentué d'un effet miellé s'avère séduisant. Mais ni l'intensité, ni la tenue, ni l'originalité n'est supérieure à l'eau de toilette, qui garde un caractère plus marqué, paradoxalement, mais qui était sans doute trop poudré, trop iris pour monsieur tout le monde. Dior Homme Parfum est peut être la meilleur version de la gamme, en tout cas c'est pour moi la plus équilibrée, mais elle apparaît comme un Dior Homme passé à la machine pour plaire au plus grand nombre. C'est beau, bien foutu, et la seule chose qui a bien augmenté, c'est le prix, car on est au dessus de 100€. Marketing, marketing, marketing. 

Du miel, pour les abeilles, Dior Homme, que j'aime pourtant, tellement tout cela m'énerve !
peut être, mais franchement, à nous prendre pour des larbins incapables de comprendre certains mécanismes, "éthiquement", je n'ai pas envie de porter du Dior, et même

Sur l'illustration, une version n'est pas (encore??) commercialisée en France, l'Eau for Men, sans doute plus aromatique. Vous voyez, tout ça, c'est pour nous faire plaisir, il FAUT qu'il y en ait pour tous les goûts, mais surtout, n'oubliez pas d'y laisser des deniers, et de référence chez Sephora !

Illustration : Dior

samedi 2 août 2014

News : Reveal révèle une belle aura.

Pourquoi faut il que lorsqu'une belle surprise se présente à votre nez, vous imaginiez tout de suite que le parfum ne marchera qu'un temps à cause... du flacon ? Reveal, la nouvelle fragrance féminine de Calvin Klein avait tout pour plaire, même le flacon, mais en photo uniquement (sur la pub). Quand vous découvrez l'objet en vrai, c'est une horreur, ça fait cheap et c'est vraiment très moche !

C'est d'autant plus dommage que pour une fois, le parfum se tient avec une proposition assez originale, qui sans être révolutionnaire, est une assez belle surprise. Dans la lignée de Encounter qui jouait sur les notes d'alcools forts, Reveal poursuit la voie en empruntant la route du rhum. Ainsi, c'est un assez joli cocktail bien balancé de baba au rhum, de vanille-coco, de crème solaire qui fait presque Grand Marnier par certains aspects qui se révèle. Le sillage est magnétique et solaire, renforcé par le mimosa et quelque chose qui me fait penser au glaçage des marrons. Contrairement au flacon, l'ensemble fait assez chic, très "soirée d'été au soleil avec la peau bronzée", et contrairement à toute la flopée de floraux fruités nunuches où même Chloé se vautre avec Love Story (déception totale d'ailleurs pour cette marque qui avait une identité), Reveal s'avère surprenant et bien fait ! A découvrir !

Dommage, le succès sera sans doute gâché par ce flacon digne des rayonnages d'un supermarché dans la vraie vie !

Illustration : Calvin Klein.

lundi 14 juillet 2014

News : une nouvelle intensité chez Chanel.

Si vous n'aviez pas adhéré aux premières versions des deux derniers grands lancements de Chanel, il se pourrait bien que votre curiosité soit de nouveau attisée par deux nouvelles déclinaisons. Coco Noir et Bleu intensifient leur parure pour réconcilier leur forme olfactive avec profondeur, noblesse des matières et élégance, le premier, en extrait de parfum, le second, en eau de parfum. 
C'est un peu mon cas, je suis curieux, et je dois avouer que ces deux évolutions des formules d'origine déploient une artillerie autrement plus convaincante. 

Dans Coco Noir, c'est une note d'encens que je sens, qui donne du liant et du montant, twistée par un patchouli captif, de belles notes poivrées épicées qui font le lien avec Coco et un fond intense boisé-ambré relevé de muscs modernes. La trame, la signature Chanel, que l'on retrouve quasiment en lien dans toutes les créations récentes est bien là, avec son jasmin lumineux, sa rose crémeuse et ici, une petite pointe de géranium, qui dévoile un peu de piquant et de fruité et dont Chanel s'applique à cultiver les variétés les plus odorantes du coté de Grasse.

Bleu, lui, joue avec le noir dans un fondu beaucoup plus subtil que ce que propose l'eau de toilette. Je ne peux m'empêcher de penser que si l'on considère que l'Homme Idéal de Guerlain n'est pas trop mal, Bleu, lui aussi, doit alors avoir sa chance avec cette eau de parfum, qui met l'accent sur les notes chaudes et intenses de la formule, développe des facettes un peu fruits-noirs, lactées et un boisé plus fondu. La sensation est plus charnelle, plus tactile, plus magnétique que pour l'eau de toilette. Je dois avouer que le sillage est assez chic et sur peau, un effet salicylé très confortable et une certaine filiation avec Allure Homme par les notes de griotte, de vanille et de tabac blond devient plus évidente. Allure Homme n'était il pas une référence ? 

Ces deux là ne sont sans doute pas encore des parfums pour prefumistats, mais indéniablement, leur modernité est signée, leur traitement apparait qualitatif et Chanel marque ainsi son territoire sur le terrain de l'élégance contemporaine.

Illustrations : Chanel.

lundi 7 juillet 2014

Actu : le passé revient dans le viseur !

Depuis quelques temps, la parfumerie bouge aux sons du passé. Il est étonnant de voir l'engouement que suscite la renaissance de parfums nés entre 1920 et 1950, qui retrouvent aujourd'hui une seconde jeunesse.

Guerlain, le chef de file regarde reformule quelques parfums emblématiques de son histoire et les propose à sentir dans sa boutique historique. Même s'il n'est plus envisageable de les vendre tel que, ils véhiculent des valeurs très chères aux amateurs intéressés qui feront l'effort de les sentir et témoignent d'un héritage précieux, de techniques et de matières qui apportaient leur effet sans contrainte. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la parfumerie actuelle est très loin de tout ça !

Jean Patou, avec une philosophie enfin retrouvée de ce qui faisait l'essence même de la marque, revisite sous le regard bienveillant et exigeant de son parfumeur maison Thomas Fontaine, de grand classiques qui ont marqué son histoire : Chaldée, Patou pour Homme et l'Eau de Patou en étaient les premiers témoins, très prochainement, ils seront rejoints par Deux Amours, un floral boisé léger et aldéhydé, Que Sais Je?, une rose chyprée moussue, et Adieu Sagesse, un gardénia à la fois fin et opulent.

Chez Caron, ce sont Parfum Sacré, Nocturne, Aimez Moi qui reviennent sur la scène, dans de très jolies et très fines reformulations, qu'il faut absolument tester sur peau, aux cotés de parfums d'inspiration plus actuelle. Pourtant, Poivre, Tabac Blond, Farnésiana sont toujours disponibles et bien qu'un peu "lavés" quand même, il restent les gardiens d'un temps finalement pas si révolu.

Volnay, de son coté, renait se ses cendres avec un nouvel élan, mais le parti pris ici est de ne pas trop regarder les formules anciennes, mais plutôt de s'en inspirer pour faire revivre une gamme plus dans l'air du temps, avec, selon moi, un très joli Brume d'Hiver, un sensuel et très doux Perlerette et un troublant Yapana.

Le Galion retrouve une vraie noblesse et une raison de vivre, dans un travail mené avec talent et une fidélité rare aux parfums d'origine, et ce, malgré l'IFRA. On ne peut qu'applaudir l'initiative et l'encourager, et la mayonnaise semble déjà bien prendre. 

Enfin, Courrège pourrait bien créer la surprise en relançant Courrège in Blue, qui avait des adeptes, mais qui a trop vite disparu. Il nous revient, renouvelé et reformulé "conforme", et c'est pour très bientôt.  

Et oui, le passé n'est plus dans rétro, mais passe dans le viseur ! 

Illustrations : Guerlain, Jean Patou, Le Galion, Volnay

mardi 3 juin 2014

News : l'Homme Idéal de Guerlain : si c'est un mythe, alors, et finalement ?

Le mythe de l'homme idéal fonctionne sur ce principe : vous vous faites toute une idée de ce qu'il pourrait être que vous placez la barre tellement haut que vos attentes sont difficiles à combler.

Un soir, alors que vous arrivez la tête pleine de joies et d'enthousiasme à une soirée où il y a plein de monde, vous vous dites qu'il sera peut être là. Dans un élan que vous maîtrisez à peine, celui dont tout le monde vous parle se présente à vous mais ne vous provoque qu'un léger enthousiasme, assez loin de "votre idéal". La soirée se passe, vous discutez, vous regardez, vous vous intéressez autour de vous et petit à petit, vous vous apercevez qu'il ne vous laisse pas indifférent, qu'il est bien là, avec une personnalité propre, lui, que vous trouviez un peu "banal". 

Alors, même si vous voyez bien qu'il n'a que la moitié d'un million en poche, un peu de bleu dans les yeux, et qu'il joue un peu trop le mâle au masculin à votre goût, vous vous laissez charmer par une douceur venue d'ailleurs, rassurante, presque gourmande, qui s'orne d'une trame fougère verte-menthée-coumarinée qui résonne avec son frère Guerlain Homme Intense. Et vous vous dites que finalement, cet être pas vraiment parfait à vos yeux a tout de même un peu d'allure et peut se révéler très agréable au quotidien ! 

C'est peut être ça l'idéal, celui auquel on s'attache lentement et qui vous charme par un "je ne sais quoi" de personnalité propre et de caractère, tous les jours, parce qu'il est vrai, bourré de qualités simples et fidèles à son esprit.
Ma part d'humilité est de reconnaitre que même loin de ce que j'attendais de ce qu'aurait pu faire la marque à mes yeux, il dévoilera ses qualités réelles comme ont pu le faire Coriolan et Guerlain Homme dont j'ai appréciés les qualités intrinsèques avec le temps. L'Homme Idéal se révèle finalement très Guerlain, enveloppant, moderne, qualitatif et ... très attachant ! Et quel concept !

lundi 2 juin 2014

News : Baiser Volé Lys Rose à la conquête du monde ?

 
Et voilà, on ne voudrait pas le croire que la réalité nous aurait déjà rejoint : le marketing a du, encore une fois, frappé et eu raison d'une esthétique et d'un style qui commençait à s'installer, à se voir et à se distinguer avec La Panthère, Déclaration d'un Soir et Baiser Volé !

Baiser Volé Lys Rose cache, sous une envolée de lys bien réalisée, plutôt réaliste et agréable, une réalité qu'il faut prendre le temps de laisser se dévoiler, et que j'aurais aimé ne pas voir : un banal floral fruité un peu shampoingnesque (muguet, fleurs blanches, mangue, passion) que l'on a déjà vu et revu, qui fait un peu penser à Very Irresistible, comme si Cartier, malgré les choix exigeants d'avoir un parfumeur maison qui tente d'imposer un style, se sentait obligé, lui aussi, d'avoir son parfum rose bonbon qui plait partout. 

Un floral-fruité gentillet histoire d'aller chercher vers Tokyo, Time Square, Francfort, Moscou et un peu partout dans le monde, et de capitaliser sur un nom. Paris lui préférera sans doute l'original, qui commence à se sentir, tout de même ! Dans ce lys rose, même la trame de Baiser Volé semble être passée à la trappe. Voilà qui est bien dommage ! 

Illustration : Cartier

mardi 20 mai 2014

Coup de Coeur : For Her Amber Musc de Narciso Rodriguez.

Et oui, il y a des fois, lors d'une petite halte olfactive, on tombe sur une belle surprise à un moment où l'on ne s'y attend pas du tout. Il y a quelques heures de cela, alors que je traversais les Galeries Lafayette, juste avant de craquer sur un Bel Ami Vétiver à -20%, je faisais une halte sur le stand Narciso Rodriguez, attiré que je fus pas un joli flacon jaune d'or ! Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que la signature forte de For Her jouait magnifiquement bien avec les notes dorées du labdanum et de la vanille ? For Her Amber Musc paré d'une coque d'or et qui se love dans un ambre très doux, très cocon, qui donne des envies de caresses ! Séducteur et charmeur par excellence, d'un très beau sillage
tout en ne dénaturant pas la trame de l'original, cette édition en diffusion exclusive aux Galeries Lafayette Paris en France fait très envie ! Une belle découverte.

Illustration : Narciso Rodriguez. 

vendredi 16 mai 2014

News : deux nouvelles eaux chez Cartier, cocktails d'été

L'été 2014 chez Cartier sera marqué par le piquant et la fraîcheur des zestes, travaillés comme des cocktails d'été, que l'on sirote face à la mer.

Dans un flacon bleu cristallin, Déclaration l'Eau se présente comme une déclinaison très fraîche et vive de Déclaration, mais s'affranchit tout de même assez des codes du parfum d'origine pour proposer un style propre et nouveau pour la marque. Très "zesté" par le pamplemousse et le citron vert, la tête contraste et s'enchaine assez bien avec un coeur et un fond habillés de bois blancs et de noix de coco rapée. L'association fonctionne à merveille, un peu comme dans un Allure Edition Blanche. 
 
D'une belle couleur jaune soleil, L'Eau de Cartier Zeste de Soleil, elle, propose une brassée de ciboulette fraîche, la sensation première étant exactement celle que l'on éprouve en froissant cette herbe dans les mains et s'épanouit ensuite sur un cocktail d'agrumes et de fruits de la passion bien cousu, pour terminer sur un aplat de l'Eau de Cartier que l'on retrouve à chaque interprétation.

Maîtrisées, vives et jolies, ces deux nouvelles créations ne décevrons pas les habitués et proposent une vision d'été pétillante et joyeuse des parfums éponymes. La fraîcheur peut être belle et stylée, mais vous préférez peut être l'Homme Sport d'Yves Saint Laurent ? Vous plaisantez ?

Illustrations : Cartier, cocktails d' été 2014


jeudi 15 mai 2014

En coulisses : Juin au Masculin.

Le mois de Juin sera marqué par la découverte de deux masculins très attendus, et qui nous font déjà saliver. Ils seront à priori commercialisés à la rentrée.
Le premier, pour la marque et ce que l'on est en droit d'en attendre en tant que passionné, amoureux depuis longtemps et finalement rarement déçu (même si). Le second, parce qu'il s'annonce comme un boisé-cuiré (ouuiiii !!!!!), vous imaginez ? Rien ne filtre pour le moment si ce n'est peut être le nom du premier, mais que nous réservent les futurs Guerlain et Issey Miyake pour Homme ?
Je crois que nous trépignons tous un peu à l'idée de les découvrir. Après un 2013 où pour l'Olfactorama nous n'avions choisi que 4 parfums alors que nous aurions aimé avoir 5 finalistes, 2014 sera t elle l'année de l'homme parfait ? Réponse dans un mois minimum, ici ou sur olfactorum !!!

lundi 12 mai 2014

News : Mademoiselle Guerlain, mi ange, mi démon !

Ange ou Démon, c'est le nom d'un parfum du même groupe non ? Jouant habilement entre les notes joueuses et jeunes de malabar, de crème fouettée et celles plus sérieuses, intrigantes et solaires de la tubéreuse, du jasmin et de la fleur d'oranger, ce parfum, on l'aime ou on le déteste. Il ne semble pas pouvoir y avoir de compromis. Pourtant, quand le même thème est joué par un parfumeur maison, la petite peste que l'on avait pas envie de voir porter le nom de la famille sait se faire plus câline et faire preuve de finesse et d'une certaine élégance. Reprenant donc la trame sucrée/solaire malabar/tubéreuse de Ange ou Démon, Mademoiselle Guerlain se pare de notes d'iris, d'une guerlinade claire et d'un effet "daim" soyeux pour nous livrer une vision couture d'un thème souvent mal aimé des connaisseurs : la douceur du sucre. La sensation m'évoque ces biscuits roses avec du sucre glace que l'on trempe dans le champagne. Une vision à la Guerlain, sobre, élégante et légèrement gourmande d'un compromis entre la Traversée du Bosphore de l'Artisan et Ange ou Démon de Givenchy. Un parfum "rose" mais attachant.

Illustration : Guerlain, collection Les Parisiennes.

samedi 26 avril 2014

Moment d'exception : les blogueurs et Guerlain à table, ou quand Guerlain fait vivre son patrimoine.

A l'initiative de Frédéric Sacone, assistant de Thierry Wasser chez Guerlain, plusieurs blogueurs et quelques journalistes passionnés étaient conviés, hier matin, à découvrir une vingtaine de parfums de la maison Guerlain qui ne sont plus commercialisés pour des raisons à la fois de goûts, de coûts et sans doute aussi, de législation.

Ce patrimoine témoigne d'un style, plus particulièrement celui de Jacques Guerlain, marqué par l'utilisation de teintures de muscs et de notes fumées que l'on retrouve souvent, en trame, dans ses créations. Une parfumerie faites de "toutouille", où l'on se creusait la tête pour trouver l'effet, la note, la texture qui va bien, état d'esprit qui est encore très présent chez Thierry et Frédéric qui prennent véritablement et avec passion ce rôle d'alchimiste. Comme leur ainés, ils sont "habités" par le parfum et la passion que cela déclenche.

C'était également se rendre compte qu'il y a une filiation dans les créations de la marque, comme une sorte de constante de style et de matières emblématiques entre celles qui datent de la fin de XIX et les actuelles. Impossible de s'empêcher de noter l'épaisseur et "la cuisse" que dégagent ces créations par rapport à ce que nous avons l'habitude de découvrir de nos jours, qui semble bien chétif. L'on pouvait comprendre également pourquoi certaines, soit trop complexes, soit trop signées, soit trop chères, soit trop pâlichonnes n'ont pas tenu le choc, et pourquoi d'autres sont toujours sur le devant des créations de la maison Guerlain, comme Shalimar et Mitsouko.

Une occasion unique, un moment privilégié, qu'il est possible de découvrir sur rendez-vous, à la boutique principale des Champs Elysées.

Je reviendrais certainement parfois, sur cette expérience, car outre le fait que se fut un moment d'exception et d'échange avec Thierry et Frédéric, elle questionne les passionnés que nous sommes sur le devenir de ce métier, sur la passion qu'y mettent certains contrairement à d'autres, attirés par les lumières et la lucrativité de ce milieu, sur les législations décidées en hauts lieux, loin de la réalité, sur la nécessité de faire connaitre un tel patrimoine, pour simplement rendre compte et témoigner. Qui d'autre que Guerlain pouvait aussi bien le faire ?

Illustrations : Maison Guerlain des Champs Elysées, Coque d'Or et son bel iris poudré, Djedi, un ambre scintillant qui n'a pas pris une ride.

jeudi 24 avril 2014

Actu : Azzaro relance Azzaro pour Homme !

Nouveau spot publicitaire, torride, pour un parfum toujours au top des ventes, c'est ce qui s'appelle un recentrage ! Et après tout pourquoi pas ? 

Azzaro pour homme est devenu l'archétype de la fougère au masculin : cette association de bergamote, de lavande, de géranium, de sauge, de basilic (que l'on sent dès le départ), cousue de vétiver et de santal sur un lit de muscs virils et de mousse d'arbre est un best-seller depuis 1978. On croyait s'en lasser car il est beaucoup porté et souvent surdosé, mais pourtant, pour qui sait avoir la main légère, il fait plaisir, réconforte toujours pas son coté rassurant et charmeur, et le redécouvrir aujourd'hui, c'est comprendre qu'il n'a pas vraiment pris de ride : la preuve, ne l'imagineriez vous pas parfaitement associé au style un peu vintage de ce hipster des temps modernes ? Le barbier et ses odeurs ne revient-il pas sur le devant de la scène ?

Pour ma part, il me replonge au tout début de l'adolescence, quand on avait pas d'autres choix que des Cacharel pour homme, des Caractère, des Fahrenheit !

Avec Paco Rabanne pour Homme, Azzaro pour Homme est une fougère "parfum de mec" attachante, finalement jamais vraiment égalée et parfaite aujourd'hui, portée en "caméléon" avec un style vintage bien balancé !

Osez ! 

Illustrations : un hipster des temps modernes, Azzaro. 


mardi 15 avril 2014

Nouveauté : White Tubéreuse et Love Rose de Reminiscence : à fleur de sens !

Se repositionner, monter en gamme et s'étendre à l'international, tel est le nouveau choix de Réminiscence pour se développer. Nouveaux flacons, qui font le lien avec les lignes bijoux de la marque et deux nouveaux parfums, plus pointus et plus ciselés sont à l'ordre du jour, autour des fleurs les plus aimées des parfumeurs.  

Love Rose : une rose épicée de cannelle et d'un accord très légèrement fruitée, dont la finesse de traitement marque une rupture avec la rondeur baumée habituelle de la marque. Cette rose, dont le coté sexy flirte au coude à coude avec un certain Noël au Balcon d'Etat Libre d'Orange, s'affirme comme une rose à la fois vive et pétillante, mais qui s'alanguit sur un lit de mousse, de patchouli fin et de notes ambrées douces. Je devine en arrière plan un accord qui fait saliver, aussi jeune et pétillant que les bonbons Haribo au coca. Délicat et malicieux ! 

White Tubéreuse : la tubéreuse est une fleur carnassière qui dévore tout sur son passage et peut vite devenir une croqueuse d'homme. Le choix, ici, est de la traiter en transparence, autour d'un accord mielé ourlé de fleur d'oranger. Très bien domptée, elle dévoile sur peau une douceur lactée. Lumineuse comme un Fragile, mais ronde et généreuse comme la Vanille de la même marque par exemple, cette tubéreuse est magnétique et solaire, parfaite pour les soirs de vacances ! 

Love Rose et White Tubéreuse sont déjà disponibles en boutiques propres et chez Sephora en 50ml et 100ml. 

Illustrations : Réminiscence.

samedi 12 avril 2014

Nouveauté : Bvlgari Aqva Amara et Omnia Indian Garnet : 2014 orangé vif !

Couleurs cuivrées et orangées et fraîcheur vive et acidulée de la mandarine à l'honneur cette année chez Bvlgari pour ces deux nouveaux parfums. 

Aqva Amara, qui vient compléter la gamme Aqva avec un parfum vif et pétillant au départ, où s'exprime une mandarine qui vous titille les sens dès les premières notes tant la sensation est presque gustative. Le départ, assez bien travaillé, fait saliver et donne la pêche ! Ensuite, le parfum reprend la trame aromatique menthée et très légèrement marine appuyée de bois blancs de Aqva l'original. L'ensemble fait toujours écho à d'autres parfums frais assez classiques et a un accord déjà exploré dans Truth de Calvin Klein par exemple, mais il s'en dégage en effet une certaine amertume, qui pourrait ravir ceux qui aimaient Contradiction pour homme entre autre. Amertume, pas si courante au final et qui peut plaire l'ensemble, certes pas hyper original, est très équilibré dans un style viril-classique-chic, à l'italienne.

Omnia Indian Garnet joue la même partition de départ, très vive et acidulée avec une mandarine hyper pétillante également, renforcée par un accord "grenat indien", très acidulé, qui lui donne un peps incroyable. On se plait à retrouver ensuite la signature de Omnia : les bois blonds, le thé verts, les muscs blancs doux et réconfortants. La singularité de Indian Garnet, c'est une évolution sur une trame jasmin tubéreuse, mais pas dans leur version lourde comme nous les sentons habituellement, plutôt dans un registre crémeux et clair sans doute du aux travaux de Firmenich sur de nouvelles méthodes d'extraction, qui permettent ces effets. On remarque alors une pointe "abricotée", douce, légèrement gourmande et amandée. Simple, mais joliment composé, comme pour Aqva Amara, Bvlgari reste discret, mais constant.

Illustrations : Bvlgari.

mercredi 9 avril 2014

Nouveauté : deux nouveaux contes d'Asie chez By Kilian.

Imperial Tea et Sacred Wood viennent compléter en 2014 la collection Asian Tales, autour de matières emblématiques de l'Asie : le thé vert et le santal. Même si je trouve Water Caligraphy plutôt bien fait, jusqu'à maintenant les Asian Tales m'avais laissé un peu dubitatif. Avec ces deux nouveautés et plus particulièrement avec Imperial Tea, Kilian semble vouloir revenir à un peu plus de matière et de contenu dans ses parfums, et séduire ainsi les "connaisseurs".
Sacred wood serait une vision un peu plus éthérée de Straight to heaven car il y a des ponts évidents entre les deux parfums. 
Impérial Tea, lui, se détache surtout par la sensation qu'il provoque qui est véritablement celle que l'on a quand on penche sa tête dans une boite de thé vert au jasmin, avec cette petite pointe terreuse qui caractérise les vrais bons thés verts et qui leur donne tout son goût. Subtil et délicieux, sur peau, c'est surprenant d'équilibre et d'élégance


lundi 7 avril 2014

Actu : Jean Patou s'offre un nouvel écrin.

Renouer avec l'histoire et l'esprit de ses origines, où qualité était le maître mot, tel semble être le nouvel état d'esprit de la maison Jean Patou. Insufflé par le duo que forment Bruno G.Cottard, aux commandes, et le parfumeur Thomas Fontaine, un nouvel élan se dessine pour cette grande maison qui retrouve ainsi des ailes et du dynamisme.

Revenir au sein même de son fief historique, au 9 de la Rue Saint Florentin dans le 8e, était important pour la marque, afin de rompre avec une période sans doute un peu floue de son histoire en terme de choix et d'orientations. 

Beaucoup plus vaste que la petite boite 70's de la rue de Castiglione, la nouvelle, très lumineuse, se pare de tons crème et de matières soyeuses, parfaitement en adéquation avec l'essence de Jean Patou : l'esprit Art Déco des années 20-30. On imaginerait presque les garçonnes et les cocottes danser au son du charleston dans ce lieu où l'on se prête à la balade pour découvrir ou redécouvrir les travaux effectués par Thomas Fontaine pour remettre de la matière de qualité dans Joy et 1000, pour faire renaître de manière fidèle (malgré l'IFRA) Chaldée, l'Eau de Patou et Patou pour Homme et pour donner un esprit plus vif, jeune et contemporain à la marque avec Joy Forever, qui existe en eau de parfum, à la fois vive et douce, et en eau de toilette, plus lumineuse.
  
De belles découvertes donc, mais aussi la renaissance d'un espoir, celui de voir renaître de beaux parfums à l'avenir ! Qui sait quels seront les prochains ?

Boutique Jean Patou : 9 rue Saint Florentin 75008 Paris.

vendredi 4 avril 2014

Actu : coulissesparfums, le retour !

Cela fait un bout de temps que je n'ai rien écrit sur ce blog, sans vraiment savoir pourquoi. 

L'actualité 2014 me redonne envie de m'y mettre, et de vous faire profiter de mon regard sur les lancements, les endroits découverts, bref, tout ce qui se passe en coulisses. Retour des articles plus brefs et plus ciblés "actu" qu'Olfactorum, prévu pour cette semaine donc. Au plaisir de vous rencontrer de nouveau !